Tirage gélatino-bromure d’argent émulsionné, émulsion de peinture, encre de Chine, pastel sur toile, pierre avec fil en acier.
Si l’œuvre de Gao Bo infuse de spiritualité, il est rare que l’artiste aborde frontalement la question de la religion. Le bouddhisme, pour Gao Bo, est un rapport au monde qui tient du questionnement perpétuel, l’inverse d’un dogme. Spiritualité plus que religion, outil de compréhension plutôt que d’aliénation. C’est le sens de ce Precept of Stones, triptyque figurant un groupe de pèlerins photographié à trois reprises quasi simultanément, chaque pan de l’œuvre étant recouvert d’une pierre sacrée tibétaine calligraphiée, d’une pierre marnyi, prise dans un réseau de câbles d’acier qui se surimpose aux corps. Gao Bo questionne ici le poids de la religion, qui devient un fardeau, un empêchement décrit de manière physique, matérielle, à l’élévation spirituelle. Enchaînés à ces pierres, comme ils le seraient à une cérémonie, à un rituel stérile, ces hommes apparaissent irrémédiablement cloués au sol. Refusant d’être prisonnier d’une certaine esthétique du sacré, Gao Bo s’en affranchit pour mieux la sublimer, posant la création comme état supérieur d’être au monde.